« En définitive, quels que soient les choix esthétiques de chaque auteur de ce recueil, le démon de la haine y est toujours nommé, seul moyen de l’exorciser. Muzirankoni, l’imbattable du Rwandais Augustin Gasake se termine par cette jolie invite, sans doute rituelle: «Je remets le conte là où je l’ai détaché, qui veut le perpétuer le prend».
Puisque «Sembura» se veut explicitement une plateforme ou, mieux encore, une piste d’envol vers tous les possibles, on souhaite que les lecteurs, et surtout les jeunes de la Région des Grands Lacs, s’en emparent. Ils y seront en compagnie de créateurs talentueux dont l’intraitable espérance est ainsi résumée par l’un d’eux: «Aucun grigri n’est plus puissant que l’amour». Et s’il est un endroit du monde où cela mérite d’être inlassablement rappelé, c’est bien celui d’où viennent ces textes qui feront assurément date. »
Boubacar Boris Diop