LA DERNIÈRE ALOSE DU SEBOU

À Kénitra, ex-Port-Lyautey, peu après l’indépendance du Maroc, un adolescent fils unique, mais délaissé par ses parents, communie amicalement avec un soldat de la base américaine voisine, lors de « chasses » aux dernières aloses, ces poissons rares des embouchures de fleuves marocains, poissons pour lesquels jadis le Portugal fit la guerre au Maroc. Nous suivons ensuite le garçonnet devenu grand au Collège militaire, puis sur le terrain, au Sahara, où l’Armée royale défend la province sud récupérée, contre les séparatistes soutenus par Alger. C’est une des toutes premières visions littéraires de cette interminable « guerre des dunes ». Le roman d’Ahmed Tazi nous livre aussi, au fil de l’intrigue, de vivants portraits de figures sociales : le latifundiaire au bras long, le militaire vindicatif, la mère frivole, etc.