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Je quittais le msid pour l’école. J’y laissais ma tablette en bois, au verbe figé, pour une ardoise que je pouvais effacer à ma guise, parce que les mots n’y étaient pas sacrés, parce qu’on pouvait y écrire une phrase de son cru, puis une autre à sa place, une autre encore, et autant qu’on voulait, sans blasphémer le moins du monde. L’infini consacré dont je provenais, celui de l’école coranique, se révélait, en fin de compte, un champ de connaissance fini, borné, sans horizon. Curieusement, je découvrais, avec l’erreur, l’infini. Je pouvais me tromper sans encourir de courroux ! On commettait une erreur, un premier pas pour aller vers la vérité, puis une autre après elle et, d’erreur en erreur, on allait vers une vérité qui pouvait, à son tour, se révéler, comme par une usure naturelle, une erreur. Et ainsi de suite.
ISBN | 9789920769679 |
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Dimensions | 130 × 12 × 190 mm |
Poids | 0.40 kg |
Reliure | Broché |
Date de publication | 2020 |
Nombre de pages | 238 |
Langue | |
Biographie de l'auteur(e) | Mohammed Ennaji, écrivain et historien, est professeur à l’Université Mohamed V, Rabat. Ses ouvrages sur le pouvoir, le religieux, les rapports sociaux, font référence sur le plan international. Parmi ses publications : Soldats, domestiques et concubines (Balland, 1994), L’amitié du prince (Casablanca, 2005), Le sujet et le mamelouk, esclavage et religion dans le monde arabe (Mille et Une Nuits, 2007), Incursions profanes (Casablanca, 2011), Le fils du prophète (La Croisée des chemins, 2014), Ma page facebook, une quête identitaire (La Croisée des chemins, 2015), L’obélisque du calife (Falia, 2016), Le corps enchaîné (La Croisée des Chemins, 2020). |