MARIER LE MAGHREB À L’UNION EUROPÉENNE

Pourquoi, en cette année 2020, jeter un regard de 200 pages sur un passé qui paraît déjà si lointain ? A quoi bon rappeler !’état des mentalités, faire revivre les espoirs et plus encore les craintes qui ont porté ou obéré la génération qui nous a précédés ?
Ce numéro paraîtra inutilement inquiet, ridiculement timide ou à la limite de la cécité politique à nos lecteurs d’aujourd’hui ! Nous avons •pourtant pensé qu’il pouvait être profitable de se remémorer les sinuosités de la longue marche qui, après bien des hauts et bien des bas, bien des cahin et bien des caha et plus encore bien des tracas, a finalement abouti à la création de !’Euro-Maghreb, de l’Arctique à Tamanrasset. Maintenant que les trois pays du Maghreb ex-français, à l’initiative du Maroc, font partie du même ensemble géopolitique que les pays du nord de la Méditerranée, on a tendance à oublier dans quel état pitoyable étaient avant l’an 2000 les économies du Sud, gangrenées par l’arriération politique, l’explosion démographique, une conception archaïque de l’islam, l’inégalité des sexes, la pauvreté de la vie intellectuelle… •
Si beau est le pont « Al Andalous » entre Espagne et Maroc, si nombreux les oléo-gazoducs transméditerranéens, si alléchante l’idée d’un médi-tunnel entre Sicile et Tunisie et plus encore l’utopie d’une mer intérieure dans un Sahara qui reverdit et se repeuple … Ironie anachronique ? Non, rêves pour demain.